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L’inquiétante disparition des papillons

dimanche 14 septembre 2008

En règle générale, les insectes ne sont pas très bien considérés par la plupart d’entre nous. Souvent assimilés à des nuisibles ils provoquent même certaines peurs assez étranges puisqu’il est quand même étonnant de craindre des bestioles dont la taille n’excède pas quelques centimètres. Certains d’entre eux échappent néanmoins à ces sentiments négatifs et jouissent même d’une excellente réputation. Les abeilles et les coccinelles disposent ainsi d’un fort capital sympathie, mais elles ne sont pas les seules.
La très vaste famille des papilons est également appréciée et pas seulement par les collectionneurs.

Il faut dire que les lépidoptères, tout du moins certains d’entre eux, ont su charmer les hommes en se parant de superbes couleurs, d’ailes aux dessins géométriques extraordinaires qui ravissent nos yeux. Ces ailes délicates, le fait qu’ils soient associés aux fleurs de nos jardins et donc à la belle saison expliquent également la fascination qu’ils exercent. Un phénomène d’autant plus étrange qu’avant de devenir papillon, cet insecte voit le jour sous forme de chenille et qu’il est alors beaucoup moins apprécié. Sous cette apparence, ils sont bien souvent accusés de dévorer les plantes et cultures ce qui leur vaut un traitement massif et mortel à base de pesticides.
Des produits chimiques très largement utilisés et qui sont une des explications d’un important déclin observé dans les populations de lépidoptères ces dernières années.
Avec 160 000 espèces de papillons recensées pour l’heure à travers le monde, cette famille représente pas moins de 10% des insectes de la planète. Seuls les coléoptères, qui représentent un quart des insectes font mieux, mais il y a malheureusement fort à parier que le nombre de papillons connaisse une chute importante dans l’avenir. D’ores et déjà, on estime que la baisse des populations en Europe serait de 15 à 20% depuis une vingtaine d’années. En France, en quinze ans seulement, c’est près de la moitié des papillons de prairie qui ont succombé.

Les causes de cet inquiétant déclin sont multiples mais, une fois encore, très clairement liées à l’activité humaine. L’utilisation massive des pesticides est très clairement à pointer du doigt.
Autre problème majeur, la détérioration de l’habitat naturel. Arrachage massif des haies, mise en place d’une agriculture intensive à grande échelle, disparition progressive de certains écosystèmes et notamment des marais, sont autant de facteurs expliquant ce déclin impressionnant.

Le réchauffement climatique pose également de graves problèmes, certaines espèces de papillons étant obligées de migrer et ne trouvant pas un écosystème adapté à leurs besoins au terme de leur voyage. Enfin, les papillons de nuit payent un énorme tribu à l’éclairage urbain, tandis que la circulation automobile représente une menace non négligeable. Bref, les dangers pesant sur les délicates ailes de ces insectes sont nombreux et ce qui est peut-être le plus inquiétant c’est qu’ils sont un excellent reflet de la santé générale des espaces naturels.

Autant dire que si on trouve de moins en moins de papillons cela signifie que c’est l’ensemble de la nature qui est dégradée. Un tel constat n’est malheureusement guère une surprise, mais reste à savoir si nous serons capabales rapidement d’inverser une tendance dramatique, ou si nous allons continuer à détruire la nature qui nous entoure, au risque de provoquer une catastrophe écologique aux conséquences terribles.

Vincent Armillon, animateur de "NATURE-ANIMALE".