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Education environnementale

lundi 23 décembre 2002, par Najib Bachiri

Projet d’éducation environnementale des enfants riverains de l’embouchure de la Moulouya}

Contexte

L’embouchure de l’oued Moulouya est un site situé à une vingtaine de kilomètres au nord de la ville de Berkane.
C’est une zone riche en végétation aquatique qui s’étire sur 16 km environ et qui, sur 2.700 ha, abrite de multiples espèces de faune et de flore. Le site est une importante escale migratoire (180 espèces d’oiseaux migrateurs ont été répertoriées), et est le cadre de vie de 23 espèces de reptiles, dont quelques unes sont très rares.

Cette biodiversité très importante a justifié le classement de l’embouchure de l’oued Moulouya comme SIBE, site d’intérêt biologique et écologique.

Or, fragilisé par l’absence de protection juridique, ce site souffre de nombreuses atteintes et menaces pour la préservation des espèces. Les principaux acteurs des dégradations étant les riverains mêmes, il convient de les sensibiliser pour la protection de ce SIBE.

Justificatifs

Les riverains de l’embouchure de l’oued Moulouya, par un manque d’éducation au respect de l’environnement, sont les auteurs de nombreuses atteintes et pollutions diverses, notamment :

  intrusion saline dues aux activités de la ferme aquacole (pompage d’eau douce), pollution par l’agriculture qui empiète progressivement sur les zones humides
  coupure des joncs et des roseaux qui servent d’habitats pour certaines espèces
  chasse abusive
  capture illégale d’espèces (reptiles rarissimes) pour la revente
  tourisme balnéaire anarchique ce qui produit des ordures et trouble la tranquillité des animaux (hors-bord)

Or, les conséquences néfastes prévisibles sont :
  le risque de disparition des dernières zones humides sous l’effet de l’extension de l’agriculture et de l’urbanisme
  la disparition de certaines populations d’oiseaux d’eau (poule sultane, héron pourpré, etc.)

Les riverains qui sont les auteurs de ces dégradations, le sont simplement par ignorance, par manque d’éducation environnementale. L’idée est d’offrir un programme d’éducation environnementale aux élèves des écoles primaires se trouvant à proximité, afin de les inciter à protéger ce site exceptionnel et toutes les espèces qu’il abrite.

La question de l’environnement est en effet complètement absente des programmes scolaires des petites classes et les enfants ont pour jeu de chasser les oiseaux avec leur lance-pierres ; de prendre les œufs et détruire les nids, etc.

Six écoles primaires sont concernées, qui scolarisent environ 400 élèves entre 7 et 12 ans.

Objectifs

  sensibiliser les enfants riverains et par leur intermédiaire la population de cette région
  donner aux enfants une véritable éducation environnementale
  faire des enfants des acteurs de la protection de l’environnement
  préserver le site de l’embouchure de la Moulouya
  préserver l’environnement en général par l’éducation qui aura été faite

Résultats attendus

1/ Une éducation environnementale des enfants concernés. Les enfants prendront conscience de la richesse de leur patrimoine naturel, des multiples atteintes dont celui-ci fait l’objet et de la possibilité qu’ils ont d’agir. A long terme, ils seront des citoyens responsables, soucieux de la protection de l’environnement.

2/ Une prise en charge par les enfants de la préservation du site. Ils seront les meilleurs guides et les meilleurs gardiens du SIBE dont ils sont les riverains.

3/ Une limitation tangible de la dégradation du site de l’embouchure de la Moulouya et, plus généralement, une diminution de la pollution et des actes nuisibles à l’environnement.

4/ Un rôle d’exemple. Cette démarche pourra entraîner d’autres initiatives du même genre et inciter le Ministère de l’éducation nationale à intégrer la préservation de l’environnement dans le programme scolaire.

Activités

Dans un premier temps, il faut éveiller l’intérêt des enfants pour la protection de l’environnement, leur faire découvrir le milieu naturel et leur indiquer les dégradations dont il fait l’objet. Pour cela, des animateurs les sensibiliseront par le biais de films pédagogiques et documentaires sur la faune et la flore, de jeux, d’ateliers… Chaque école peut ainsi créer son club nature.

Il convient ensuite d’intégrer activement les enfants dans le processus de sauvegarde du site. Ainsi, ils doivent pouvoir se rendre sur place pour observer les animaux, réaliser des herbiers… au cours de sorties avec les animateurs. Ils peuvent rendre compte de leurs découverte par la réalisation d’un petit journal, d’un site internet… Ils peuvent entrer en contact avec d’autres enfants, y compris à l’étranger, réaliser des échanges…

Moyens humains et physiques nécessaires

Un partenariat doit être fait entre l’association initiatrice, Homme et Environnement, les Ministères de l’Education Nationale, de l’Environnement et des Eaux et Forêts.

Le Ministère de l’Education Nationale donne l’autorisation d’intervenir dans les écoles. Les Ministères de l’Environnement et des Eaux et Forêts fournissent les indications utiles sur le SIBE.

L’association s’occupe de recruter et encadrer les animateurs, qui pourront travailler dans ses locaux, à Berkane. Ceux-ci pourront aussi vraisemblablement utiliser le centre d’éducation environnementale et de recherche sur l’embouchure de la Moulouya que l’organisation Med Wet Coast a le projet de construire.

Deux animateurs qui auront suivi une formation adéquate interviendront à plein temps dans les classes et organiseront des sorties. Des volontaires, membres d’associations de protection de l’environnement, pourront les assister.

Moyens matériels :

  du matériel informatique pour l’édition de la brochure et la réalisation du site internet,
  une photocopieuse pour le matériel pédagogique,
  un équipement téléviseur-magnétoscope-parabole pour capter des émission et passer des cassettes vidéo,
  un véhicule pour emmener les enfants en sortie, éventuellement une barque pourvue des moyens de sécurité,
  du matériel pour observer la faune et la flore

Modalités d’exécution

Recruter les deux animateurs et leur faire suivre diverses formations (environnement, pédagogie, site internet…)

Convenir avec les chefs des établissements scolaires des modalités d’intervention dans les classes.

La durée du projet est indéfinie.

Facteurs de viabilité et de durabilité

Le projet est viable puisque les animateurs auront une formation et bénéficieront du concours des chefs d’établissement et des enseignants. Un projet similaire, à Sidi Boughaba, fonctionne bien.

C’est un projet durable puisque pouvant être reconduit chaque année, la charge des animateurs pouvant à terme, être prise en charge par le ministère de l’éducation et le ministère de l’environnement, ou par une collectivité locale (commune, province…)

Budget pour 5 ans

Pour l’observation de la faune :
 Minibus pour les enfants + assurance 275.000 DH
 Zodiac France 6 mètres + moteur + gilets de sauvetage + assurance 130.000 DH
 5 paires de jumelles (spécifiques à l’observation des oiseaux) 7.500 DH

Pour réaliser la brochure et le site internet :
 deux ordinateurs + imprimante 20.000 DH
 une photocopieuse 15.000 DH
 appareil photo numérique 5.000 DH
 scanner 1.500 DH

Pour passer les documentaires dans les classes :
 Téléviseur 3.000 DH
 magnétoscope 2.500 DH
 parabole + capteur de satellite 4.000 DH
Divers

 Salaire de deux animateurs à plein temps (3.000 DH chacun par mois) : 360.000 DH

 Chauffeur à plein temps (2.000 DH par mois) : 120.000 DH
 Formation des animateurs 10.000 DH
 Sorties avec les élèves 10.000 DH
 Consommables (papier et encre et téléphone) + publication 15.000 DH
TOTAL pour 5 ans de fonctionnement 978.500 DH
Soit 195.700 DH par an

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